Les mycotoxines sont des toxines naturelles produites par des moisissures et sont présentes dans presque tous les types de céréales. Malgré les mesures de prévention déjà mises en place, ces toxines sont en général déjà présentes avant le moment de la récolte. Elles se développent au champ sur la plante et après la récolte au cours du stockage. Certaines conditions sont favorables au développement de mycotoxines au champ: un climat humide, le choix des variétés et le traitement du sol. C’est pourquoi BFA a intégré dans son plan sectoriel d’échantillonnage des analyses en vue de mesurer la teneur en mycotoxines dans les céréales permettant de détecter d’éventuels problèmes à un stade précoce.
Le Système Early Warning (EWS) est une initiative annuelle au sein du secteur, qui vient s’ajouter au plan sectoriel. L’objectif principal est de rassembler des données le plus rapidement possible après la récolte et de mettre les résultats d’analyses à la disposition des consommateurs des céréales. Grâce à la collaboration des membres de la BFA, de Synagra et de l’ARMB, pas moins de 539 échantillons ont été prélevés et analysés. Les céréales suivant ont été analysés : l’orge, le blé, l’avoine, le seigle, le triticale et l’épeautre. Les analyses sont effectuées par des laboratoires accrédités et reconnus par l’AFSCA.
« Le nombre d’échantillons analysés est nettement supérieur par rapport aux 353 échantillons en 2017 », déclare Yvan Dejaegher, Directeur-général de la BFA. « Un nombre remarquable, surtout après les rapports juste avant la récolte, qui notaient un faible risque de DON dans le blé en raison de la sécheresse exceptionnelle ».
Les résultats ont montré que dans 79% des analyses au minimum 1 mycotoxine est détectée. Les résultats de déoxynivalénol (DON) est inférieur de 60% de la limite de détection (la valeur la plus basse déterminée analytiquement) de 250ppb. Pour la zéaralénone (ZEA), 95% des résultats sont inférieurs à la limite de détection. Les taux d'Aflatoxine B1, de Fumonisine B1 et de Fumonisine B2 sont tous inférieurs à la limite de détection. Pour la somme de T-2 et HT-2, 74% des résultats sont inférieurs à la limite de détection.
« Les résultats des analyses de l’après-récolte confirment les résultats de la pré-récolte et concordent avec ceux de la récolte 2017. » nous dit Dejaegher, indiquant que la vigilance reste nécessaire, parce que la teneur en mycotoxine peut augmenter lors de la conservation.
Dans le rapport détaillé, les résultats des analyses ont été comparés avec les normes ou les recommandations pour le feed et le food. Grâce à ce monitoring, non seulement la destination des céréales sera plus ciblée (food, feed, ou biocarburant), mais les concentrations finales de mycotoxines pourront aussi être mieux estimées, par exemple pour les aliments composés pour animaux.