La BCAE 5 fait partie des mesures de conditionnalité de la PAC wallonne et vise à protéger les sols de l’érosion. Le concept est le suivant : une cartographie indique la classe de sensibilité des parcelles agricoles, impliquant la mise en place de certaines pratiques en fonction des cultures. Un dossier sensible vu son impact sur le terrain, qui aura cristallisé les tensions et les difficultés de la mise en œuvre de la PAC 2023-2027.
Un dossier qui aura connu de multiples rebondissement. La cartographie érosion ayant été actée dans le plan PAC wallon pour une entrée en vigueur en 2025 le temps de s’y préparer avec le GT érosion. Cependant, la volte-face de l’Europe, refusant le délai transitoire pour la mise en place de cette nouvelle cartographie, avait ajouté encore plus de confusion avant de finalement valider un retour temporaire au système basé sur les zones R10-R15, avec une mise en œuvre repoussée à 2026. Aujourd’hui, la Ministre demande un an supplémentaire pour une entrée en vigueur de la nouvelle cartographie érosion au 1er janvier 2027.
Pour la FUGEA, cette situation était tout à fait évitable et est le résultat d’un attentisme politique. Ce dossier aurait déjà dû être bouclé sous le gouvernement précédent. Il aurait dû faire partie de la rentrée politique en septembre 2024. Nous avions d’ailleurs alerté la Ministre dès sa prise de fonction qu’il fallait relancer en urgence les concertations au sein du GT Érosion. Les concertations ont commencé trop tardivement au printemps 2025 et auront été bloquées par la cyberattaque….
Pour la FUGEA, il est évident que l’enjeu de l’érosion doit être mieux pris en compte : le statu quo n’est pas envisageable à long terme pour nos sols agricoles, l’environnement et la société. C’est pour cette raison que notre syndicat défend depuis le début de la négociation une mesure réaliste et ambitieuse. Il nous faut pour cela une cartographie érosion en phase avec la réalité de terrain, ainsi que des pratiques correctrices, applicables à la fois économiquement et agronomiquement, et permettant de lutter efficacement contre l’érosion.
Pour y arriver, il ne faudra ni remettre ce dossier au frigo ni freiner les discussions en espérant des reports continuels. Les réunions du GT érosion doivent reprendre rapidement et être liées au dossier du futur PGDA. Les agriculteurs et agricultrices ont besoin d’un cadre clair et lisible, communiqué avant les déclarations de superficie 2026 pour pouvoir se préparer. Depuis le début, la FUGEA a joué un rôle de concertation de manière responsable avec les différents interlocuteurs, et nous continuerons de participer de façon constructive aux discussions futures. Nous espérons que chaque acteur concerné fera de même.