Ces pommes de terre ont des t° ayant le plus souvent entre 5 et 7°C. A des températures pareilles (et qui vont encore baisser dans les jours qui viennent) il est impossible de sécher « naturellement » les tubercules crottés, et la cicatrisation ne se fera que sur plusieurs semaines, ce qui est beaucoup trop long.
Par ailleurs, il y a aussi des lots avec de nombreuses pourries. Il s’agit souvent de pourritures bactériennes humides (ex-Erwinia (Pectobacteruim spp,…), fongiques (Pythium, pourriture rose (Phytophthora erytroseptica), pourriture aigre ou melkzuurschimmel (Geotrichum candidans) ou de pourritures sèches (mildiou, fusarioses,…).
Bien souvent il s’agit de mélanges, avec les pourritures humides qui prennent le dessus. Et qui nécessitent de fortes capacités de séchage !
Que faire dès lors, et comment procéder ?
Dans le cas de hangars qui ont été partiellement remplis il y a plusieurs jours voire semaines, il est très probable que les températures soient différentes au sein du tas. Il faut alterner ventilation interne – qui permet d’homogénéiser les températures internes – et ventilation externe. Avec des tubercules qui ont des t° variant entre 4 et 7°C, la SEULE POSSIBILITE que l’on a pour sécher les pommes de terre, c’est d’utiliser des canons à chaleur !
La ventilation interne se pratique volets d’entrées d’air fermés, et porte entrouvertes à 20 – 30%, idéalement avec un canon à chaleur à l’entrée du hangar.
Dans un premier temps, il faut utiliser des canons à chaleur afin de commencer à sécher au plus vite, SANS REFROIDIR encore plus le tas. Un air froid est toujours séchant, mais il faut le réchauffer afin qu’il ne refroidisse pas le tas. Le ou les canons seront placés soit devant le front de tas ou sur le tas, porte du hangar entre-ouverte. Soit dans le couloir technique. Dans ce second cas, les volets d’entrées d’air seront ouverts entre 10 et 25% permettant d’une part l’entrée d’air froid et séchant, à mélanger avec un air plus chaud et plus humide. Cela pour ne pas brusquer les pommes de terre. Cela va permettre de commencer à sécher. On remarquera en général que la t° du tas commence par baisser, l’air réchauffé séchant (et donc refroidissant les tubercules !). Dans un second temps, les canons à chaleurs seront utilisés pour augmenter progressivement la t° du tas jusqu’à 12 à 15°C. Pour passer de t° variant entre 2-3°C (dans le pire des cas) et 6-7°C (dans le meilleur des cas) jusqu’à 12 à 15°C, on comptera une hausse de t° du tas entre 0,5 et 1,5 °C par jour. Une fois à température – qui doit être maintenue 10 à 20 jours afin de favoriser la cicatrisation - on continue à utiliser les canons à chaleur tant que les tubercules crottés ne sont pas sec et/ou que les tubercules pourris ne sont pas reséchés ! Dans un troisième temps, on pourra baisser les t° pour arriver la t° de consigne de 6 à 8°C (dans le cas de pommes de terre « industrie ») et procéder aux premiers traitements antigerminatifs.