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11 sep 2024 |
16:10 |
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Crise de la maladie de la langue bleue (FCO) en Wallonie
Depuis plus d’un mois, les élevages de ruminants wallons sont touchés par l’épidémie de fièvre catarrhale ovine (FCO) et traversent une crise comme nous n’en avons plus connu depuis des années. A minima, 2300 foyers ont déjà été déclarés en Belgique et les dégâts sont très importants, en particulier dans les troupeaux ovins mais aussi dans les cheptels caprins et bovins. L’augmentation de la mortalité dans les cheptels n’est que la partie visible de l’iceberg. Baisse de la production laitière, avortements ou baisses de fertilité : les pertes pour les éleveurs et éleveuses sont multiples.
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Il faudra attendre avant d’obtenir des données chiffrées consolidées. A l’échelle belge, sur les mois de juillet et août, on dénombre, par exemple, 14 000 ovins adultes morts de plus qu’en 2023. Une brebis valant près de 240€, cela fait une perte de 3,3 millions €, sans compter les autres pertes, notamment ceux liés aux avortements et à la baisse de fertilité. Des pertes lourdes qui menacent la pérennité des fermes et de l’ensemble de la filière.
Face à cette maladie, les éleveurs et les éleveuses font pourtant tout ce qu’ils peuvent pour lutter et sauver leurs animaux, comme l’explique Zoé Brusselmans, éleveuse de brebis à Durbuy : « Quand la maladie s’est déclarée, j’ai surveillé nuit et jour mes animaux pour apporter les soins nécessaires. Mais ça n’a pas suffi, tout mon troupeau est tombé malade et j’ai perdu 15% de mes brebis ».
Sur le terrain, nos membres subissent le manque d’anticipation et de communication des autorités compétentes. Samuel Batteux, éleveur laitier à Leuze-en-Hainaut s’interroge « Visiblement, les autorités étaient au courant du retour de la FCO depuis plusieurs mois. Comment se fait-il que presqu’aucun suivi ou disposition n’aient été transmis à temps aux éleveurs et éleveuses pour prévenir cette épidémie ? ». Ces derniers se sentent souvent démunis et abandonnés pour faire face à cette crise.
Afin de soutenir nos éleveurs et éleveuses face à cette crise, nous pensons que le gouvernement wallon doit prendre des engagements rapides. La FUGEA demande :
1. Une prise en charge des vaccins, médicaments et tests de dépistage ;
2. Des indemnisations ciblées pour prendre en charge les différentes pertes économiques ;
3. Une adaptation des règles de la PAC wallonne pour les élevages ovins.
La FUGEA demande aussi une clarification quant aux responsabilités des autorités et structures compétentes, qui n’ont ni anticipé cette crise, ni fourni des solutions aux éleveurs et éleveuses. D’autres épidémies pourraient toucher notre territoire (p.ex. la FCO-8 ou MHE présentent en France), il faudra réagir plus efficacement.
Les premières réunions politiques n’ont pas rassuré les éleveurs et éleveuses. Au niveau wallon, une réunion importante a lieu ce vendredi 13/09, avec la ministre Dalcq. Au fédéral, le Fonds sanitaire actera le futur de la vaccination et son remboursement le lundi 16/09. La FUGEA attend des actes forts, à la hauteur des dégâts sur le terrain. Depuis la crise du début d’année, de nombreux décideurs politiques ont exprimé leur volonté de soutenir le secteur agricole. Il est maintenant temps de le prouver aux éleveurs et éleveuses.
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