Contexte et pertes liées à la MHE
La Maladie Hémorragique Épizootique est devenue une menace croissante pour les élevages européens. En plus des symptômes sévères qu'elle provoque chez les bovins (fièvre, oedèmes, hémorragies internes, parfois mortels), les épidémies récentes ont entraîné des pertes économiques considérables, estimées à plusieurs millions d’euros dans les régions les plus touchées, en raison des restrictions sur le commerce du bétail et des traitements d'urgence nécessaires.
Partie des Etats-Unis, elle est arrivée en France via le Maghreb, puis l’Espagne. Elle se diffuse maintenant en Loire Atlantique et se rapproche de notre pays très rapidement.
Comme nos troupeaux sont déjà victimes d’un nouveau sérotype de fièvre catarrhale, nous devons appréhender une catastrophe pour nos ruminants, avec des répercussions sur nos élevages, mais aussi sur les consommateurs. Le renchérissement des produits laitiers est déjà sensible dans les grandes surfaces en France.
Un vaccin disponible mais en attente d'Autorisation Temporaire d'Utilisation (ATU)
Bien qu'un vaccin efficace contre la MHE soit déjà disponible, développé par CEVA Santé Animale, il n’a pas encore reçu l’Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU) de la part des autorités belges, sous la supervision du Ministre de la Santé en charge de l’AFMPS (Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé). L’Union Professionnelle Vétérinaire appelle à une accélération de ce processus administratif afin de garantir la protection des troupeaux dès que possible.
Le temps presse, et il est impératif de rendre ce vaccin accessible avant l’arrivée du virus dans nos régions. Nous demandons une coopération étroite entre les autorités et les parties prenantes pour garantir que ce vaccin puisse être utilisé de manière urgente sur le terrain.
Chaque jour de retard dans la prise de décision du ministre de la Santé publique signifie la mort de centaines de ruminants supplémentaires.
De son côté, l’Union Professionnelle Vétérinaire mobilise la profession et a réuni 150 praticiens ruraux ce mercredi 04 septembre, qui ont bien conscience de l’importance de leur rôle dans la lutte contre cette maladie émergente.
Simplification des procédures de déclaration des foyers de MHE
Actuellement, les procédures de déclaration des foyers de MHE sont fastidieuses et peu adaptées à une gestion rapide des épidémies. Les formulaires actuels exigent de remplir jusqu’à 6 pages de données pour chaque foyer suspecté, un processus qui ralentit considérablement la détection et la réponse à la maladie.
L'Union Professionnelle Vétérinaire propose une simplification radicale des formulaires de déclaration à travers les laboratoires régionaux ARSIA (Wallonie) et DGZ (Flandre). (voir ci-dessous)
Demande d’un protocole de vigilance pour MHE et BTV8
Face à la menace croissante de la MHE, il est essentiel de coupler cette vigilance avec celle de la fièvre catarrhale ovine (BTV8), une autre maladie vectorielle à fort impact sur les élevages bovins. Nous demandons aux autorités compétentes, et notamment au laboratoire national Sciensano, de mettre en place un protocole de vigilance renforcé intégrant à la fois les analyses pour la MHE et pour le BTV8. Cela permettrait une surveillance plus efficace des deux maladies et une détection rapide en cas de réapparition des foyers de fièvre catarrhale.
Appel à la collaboration
L'Union Professionnelle Vétérinaire appelle l’ensemble des acteurs de la filière bovine, des éleveurs aux autorités sanitaires, à se mobiliser pour une vaccination efficace et une gestion proactive de la Maladie Hémorragique Épizootique. Une coopération étroite avec les laboratoires ARSIA, DGZ, et Sciensano est nécessaire pour assurer la réussite de cette politique vaccinale et le contrôle des foyers.
Conclusion
En anticipant les actions nécessaires pour lutter contre la Maladie Hémorragique Épizootique, nous espérons limiter les conséquences sanitaires et économiques désastreuses que cette maladie pourrait engendrer pour les éleveurs. L'Union Professionnelle Vétérinaire est prête à coopérer avec les autorités pour faciliter la mise en oeuvre de cette campagne de vaccination essentielle et protéger durablement nos élevages.