En mai dernier, le Ministre wallon de l’Agriculture, René COLLIN, n’avait déjà pas été convaincu, ni rassuré par les propos relatifs aux politiques agricoles et de cohésion exprimés devant le Parlement de Wallonie par le Président de la Commission européenne, M. Jean-Claude Juncker.
Ce dernier se montrait rassurant en évoquant une affectation des moyens au niveau national qui « lorsqu’elle sera d’application, ferait qu’aucun exploitant agricole ne perde rien ». Le Ministre COLLIN soulignait déjà que « parler d’une diminution de 5%, c’est oublier l’inflation. La perte sera de 10% voire même de 15% en fin de programmation en 2017 ! A cela viendront se greffer les effets pervers de la convergence externe que la Commission entend renforcer au détriment de plusieurs états dont la Belgique. Le « C » de la PAC se réduit comme peau de chagrin »
Le Ministre fédéral de l’Agriculture, Denis DUCARME, évoque aujourd’hui une perte de 400 millions pour la Flandre et de 800 millions pour la seule Wallonie. Le Ministre wallon prédit « une crise qui sera une défaite pour l’ensemble des agriculteurs et des consommateurs wallons ».
René COLLIN appelle « à un sommet national de crise pour sauver le financement de notre agriculture et préserver ses spécificités. Nous ne pouvons rester au balcon. La Belgique doit présenter des alternatives aux propositions budgétaires de la Commission. L’agriculture doit être préservée dans les futures politiques européennes. Ce débat ne concerne pas que les 22 millions d’agriculteurs et les 44 millions d’emplois périphériques. Il en va de notre stratégie commune en matière d’alimentation de qualité pour 500 millions de citoyens européens ».