Alors que d’aucuns considèreront ceci comme une victoire pour notre industrie, Phytofar est néanmoins profondément déçue que l'autorisation soit renouvelée pour 18 mois au lieu des 15 ans initialement proposés par la Commission. L’évaluation de l'ECHA sera une étude supplémentaire à ajouter aux 90.000 pages d’études et d’analyses que contient déjà le dossier. Cela montre seulement que le processus scientifique est complètement miné par l’émoi et les manoeuvres électoralistes.
Avant qu’une substance active telle que le glyphosate puisse être commercialisée sur le marché européen, elle fait l’objet d’études et de tests approfondis. Ces données, de même que la recherche scientifique qui s’y rapporte, sont ensuite évaluées par les États membres de l’Union européenne ainsi que par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (European Food Safety Authority, EFSA). Sur la base d’analyses de risques, cette dernière formule des conseils en sécurité alimentaire à la Commission européenne. En novembre 2015, au terme d’une procédure d’environ 4 ans à la transparence irréprochable et s’appuyant sur plus de 3 000 études, elle a décidé que le glyphosate pouvait être utilisé en toute sécurité comme produit phytopharmaceutique1. En outre, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ainsi que l’Organisation mondiale de la Santé estimaient encore le mois dernier qu’il était improbable que le glyphosate soit cancérogène.2
À mesure que la décision de la Commission européenne approchait, le débat autour du glyphosate a suscité de plus en plus d’émotion, souvent au détriment de la science. Bien que le glyphosate entre dans la composition de nombreux herbicides utilisés depuis plus de 40 ans dans le monde entier, son utilisation a fait l’objet d’une vive contestation ces derniers mois. En mars 2015, le Centre international de Recherche sur le Cancer a qualifié le glyphosate de « cancérogène probable » sur la base d’un éventail limité de données et sans tenir compte de l’exposition. Plusieurs mouvements ont utilisé cette conclusion pour mettre la pression sur cette substance active.
Entre-temps, le secteur n’est pas resté les bras croisés et a investi massivement dans la formation et les services proposés à l’ensemble des acteurs, depuis le producteur jusqu’à l’utilisateur (voir également www.phytofar.be).
En prolongeant l’autorisation du glyphosate pour seulement 18 mois, la Commission européenne a tenu compte dans une mesure limitée de la voix de la science et a cédé à la pression politique. Cela crée un précédent inquiétant et ébranle la confiance des producteurs et utilisateurs à l’égard du système censé garantir une alimentation saine en Europe. Nous espérons que l’évaluation de l’ECHA se basera sur des faits scientifiques et ne cèdera pas à une propagande électorale émotionnelle.
Phytofar et ses membres continuent à investir dans des solutions efficaces et durables qui permettent la production d’aliments sains et abordables tout en veillant à une utilisation correcte et responsable de ses produits.
