La décision européenne prise en 2003 de supprimer les quotas laitiers au 1er avril 2015 a accentué considérablement la hausse de la production. L’évolution de la consommation n’était pas en mesure d’absorber les surplus.
Pendant plusieurs mois, la Commission européenne n’a pas voulu voir en face la réalité de la situation. Malgré des mises en garde répétées, elle s’est satisfaite de dire que les lois du marché allaient très vite permettre un retour à l’équilibre entre l’offre et la demande et de rétablir de ce fait des prix suffisants.
Les mesures qui ont été prises par l’Union européenne en septembre 2015 et en mars dernier se sont avérées totalement insuffisantes. L’option prise par l’Union d’encourager, mais avec les seuls deniers nationaux, une réduction volontaire de la production était totalement irréaliste.
Pour preuve, elle est restée sans aucun effet.
La seule décision efficace consiste à décider d’une régulation temporaire des volumes produits : par exemple une réduction obligatoire de 2% pendant 6 mois. Cette mesure n’entrainera pas de modification structurelle majeure de nos exploitations si elle est appliquée à l’échelle de l’Union.
Les instruments politiques et juridiques existent. Le Ministre wallon de l’Agriculture, René COLLIN a proposé que la Belgique dépose une proposition visant l’obligation de cette réduction à l’échelle européenne mais il doit bien constater que la Flandre n’y adhère pas.
La Wallonie ne veut pas être complice de ce consensus de l’immobilisme général qui sacrifie, au nom d’une logique libérale, une perspective de redressement à court terme du marché en Europe. L’absence de réponse efficace de l’Union européenne est un constat d’échec inacceptable pour René COLLIN. Ce manque de réaction de l’Europe dans tous les domaines, couplé à des règles toujours plus strictes, ne cesse de créer une distanciation toujours plus grande entre les citoyens et les technocrates. Le « Brexit » en est une des démonstrations. Il est urgent que l’Europe se réforme et réponde enfin aux vrais enjeux pour les citoyens.