Pour ce faire, l’APFACA a cette année encore pu compter sur le soutien de ses membres, de Synagra (l’Association professionnelle des négociants en céréales) et de l’ARMB (l’Association Royale des Meuniers Belges) pour disposer d’une base de données solide. Les mycotoxines sont des toxines naturelles produites par des moisissures et sont présentes dans presque tous les types de céréales. Malgré les mesures de prévention déjà mises en place, ces toxines sont en général déjà présentes avant le moment de la récolte. Elles se développent au champ sur la plante et après la récolte au cours du stockage. Certaines conditions sont favorables au développement de mycotoxines au champ: un climat humide, le choix des variétés et le traitement du sol. L’APFACA a intégré dans son plan sectoriel d’échantillonnage des analyses en vue de mesurer la teneur en mycotoxines dans les céréales, visant ainsi à détecter d’éventuels problèmes à un stade précoce.
Le Système Early Warning (EWS) est une initiative annuelle, qui vient s’ajouter au plan sectoriel. L’objectif étant de rassembler des données le plus rapidement possible après la récolte et de mettre les résultats d’analyses à la disposition des consommateurs des céréales.
Grâce à la collaboration des membres de l’APFACA, de Synagra et de l’ARMB, 246 échantillons ont été prélevés et analysés immédiatement après la récolte 2014 de l’orge, du blé, de l’avoine, du seigle, du triticale et de l’épeautre. Ces résultats ont ensuite été comparés avec les normes ou les valeurs indicatives en vigueur pour le feed et le food.
Les résultats montrent que dans 117 des 246 échantillons, au moins 1 mycotoxine a été détectée et quantifiée (au-dessus de la limite de détection), ce qui correspond à 48% des échantillons analysés. Pour le déoxynivalenol (DON), la valeur maximale enregistrée s’élevait à 3.280 ppb (blé fourrager), la valeur indicative étant fixée à 8.000 ppb. En 2014, 94% des échantillons affichaient des résultats en-dessous de la limite de détection pour le zéaralenon (ZEA). Quant à la présence d’Aflatoxine B1, de Fumonisine B1 et B2, les valeurs se situent partout en-dessous de la limite de détection. Il en est de même pour 91 % des résultats des analyses pour la détection d’ochratoxine A (OTA). La valeur maximale retrouvée pour la somme de T-2 et HT-2 était de 604 ppb (avoine en provenance de la Belgique), alors que la valeur indicative pour les produits de céréales destinés à l’alimentation animale et aux aliments composés est fixée à 500 ppb, excepté pour l’avoine fixée à 1.000 ppb. Pour l’aperçu détaillé des résultats d’analyses, nous référons à www.bemefa.be.
Tous les résultats d’analyses, y compris ceux au-dessus de la limite de détection, sont donc conformes et inférieurs à la norme.
"Les résultats de la récolte 2014 sont comparables à ceux de l’année de récolte 2013. Les résultats montrent des niveaux de contamination bas ou moyens,” confirme Yvan Dejaegher, Directeur-général de l’APFACA. “Chaque année, nos secteurs investissent beaucoup d’énergie et de moyens pour tester la qualité des matières premières et des produits fabriqués à partir de ces matières premières, par le biais d’analyses ciblées. Ceci nous permet d’intervenir rapidement en cas de problèmes ou de corriger si nécessaire.” Monsieur Dejaegher a également annoncé que le secteur veut créer une plateforme internationale. “Le système Early Warning est essentiellement axé sur les céréales indigènes et les céréales provenant de nos pays voisins. Vu l’importance de ces résultats, nous souhaitons étendre les contrôles à l’échelle internationale en créant une plateforme internationale. L’internationalisation des flux de céréales est déjà une grande motivation!”
